Alimentation animale : la Fefac s’inquiète de la tension sur les coproduits
Alors que la nutrition animale européenne a connu une baisse de volumes d’au moins 5 Mt en 2022, la Fédération européenne des fabricants d’aliments du bétail est préoccupée par la concurrence croissante des énergies renouvelables sur ses ressources historiques de coproduits.
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La Fefac, Fédération européenne des fabricants d’aliments du bétail, plaide pour la mise en place d’une politique européenne « one nutrition » sur le modèle du « one health » grâce à un dialogue de qualité entre les acteurs de l’alimentation animale, de l’alimentation humaine et des biocarburants.
La méthanisation de plus en plus gourmande
Elle craint en effet que la nutrition animale ne soit sacrifiée sur l’autel des énergies renouvelables et veut conserver l’accès aux coproduits qu’elle valorise depuis longtemps. Or ces derniers prennent de plus en plus souvent le chemin des méthaniseurs, à l’instar des pulpes de betterave et des sons de blé, soutenus par les politiques publiques incitatrices dans le contexte de crise de l’énergie.
À l’occasion d’un colloque organisé à Sofia (Bulgarie) par les parlementaires sociodémocrates bulgares le vendredi 10 février, Alexander Döring, directeur général de la Fefac, a insisté sur les risques que faisait porter la politique de l’énergie renouvelable sur les ressources valorisées depuis toujours par la nutrition animale.
Les biocarburants destinés à l’aviation
« Même si la Commission européenne a pris conscience des risques et a indiqué que le développement des énergies renouvelables ne devait pas se faire au détriment de la nutrition animale, certains États membres comme la France ou l’Italie n’ont pas repris cette précaution », souligne-t-il. Il s’inquiète particulièrement de la directive sur les énergies renouvelables, en cours de révision au Parlement et au Conseil, et de son annexe 9 qui doit établir une liste positive des ressources possibles pour les nouveaux biocarburants destinés, notamment, à l’aviation.
« Nous pensons que la nouvelle Pac et le Green Deal, ajoute-t-il, devraient permettre de disposer de davantage de biomasse et de répondre ainsi aux besoins de tous les usages. Mais pour cela, il faut que nous disposions de données fiables et partagées sur les gisements réels. »
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